Depuis plusieurs jours, l’agitation gagne les universités françaises, mais dans des proportions qui restent étonnamment faibles, et même avec
des réactions notables des étudiants qui souhaitent tout simplement... étudier.
On recense ainsi 6 universités touchées par des
blocages à la suite à une décision des étudiants réunis en assemblée générale (Paris-I Tolbiac, Nantes, Le Havre, Clermont-II, Pau partiellement
et Poitiers pour seulement 2 UFR), et 4 universités fermées administrativement sur décision du président d'université (Rennes-II, Lyon-II et
Montpellier-III, Toulouse-II).
Inversement, à Caen et Montaigne Bordeaux-III, les étudiants ont obtenu par leur
vote en AG la levée des blocages. Il est rassurant de voir que certains jeunes arrivent désormais à s’organiser
pour contrer les décisions prises dans des AG où habituellement un tout petit nombre décide pour les autres, avec la prime à celui qui
« gueule » le plus fort.
Par contre, dans plusieurs cas, les présidences des universités facilitent l’action des
bloqueurs en prenant des mesures de fermeture administrative, quitte à laisser l’accès aux locaux ouverts pour la tenue de « débats citoyens », comme au Mirail à Toulouse,
en contradiction avec les motifs de sécurité avancés pour justifier la fermeture administrative.
Et comment ne pas s’étonner devant certaines situations, comme à Pau, où seuls les étudiants
préparant les concours de l’enseignement ont le droit d’aller en cours ? Nul doute qu’ils sauront rattraper cette erreur lorsqu’ils seront en poste.
Enfin, en
ce qui concerne la mise en œuvre de tous ces blocages, il n’est pas inutile de rappeler certains éléments de droit : La grève se
définit comme une « suspension temporaire du contrat de travail ». Dès lors, les étudiants ne peuvent revendiquer le droit de
grève. De même, aucune assemblée générale ne dispose du droit de décider de bloquer l’accès à une université. Dans tous les cas, il
s’agit d’atteintes à la liberté fondamentale d’étudier et même, en termes juridiques, de voies
de fait, passibles de poursuites judiciaires.