L’association de consommateurs UFC-Que Choisir vient de mener une enquête sur la pratique contestable des marchands de listes
de logements étudiants.
A Paris, Bordeaux, Caen, Dijon, Lille, Lyon, Marseille, Montpellier, Rennes, Strasbourg, et Toulouse, l’UFC a approché en
caméra cachée 18 marchands de listes, appartenant à 15 enseignes.
Les résultats sont édifiants :
Non respect des critères demandés : Le loyer maximum proposé peut être de
50 % supérieur à celui souhaité, le critère de la surface minimum est éludé dans 16 établissements sur 18, le critère géographique est presque toujours approximatif. Si bien qu’avec les deux
critères élémentaires du loyer et de la surface minimum, 51 % des biens, présentés dans les listes, ne répondent pas aux critères demandés.
Non respect des règles en matière de paiement : si l'ordonnance n°
2004-634 du 1er juillet 2004 prévoit que le paiement doit s'effectuer après « la parfaite exécution de leurs obligations », c'est-à-dire la fourniture d'une liste de biens
disponibles, conformes aux desiderata des clients, et ce jusqu'à la fin du délai prévu par la convention, si celle-ci est étalée dans le temps, l’UFC a mis en évidence que 16 marchands de listes
sur 18 ont demandé le paiement (222 euros en moyenne) avant la « parfaite exécution » de leur obligation, et les deux autres ont réclamé un paiement partiel « avant la fin de la
période d'abonnement ». De plus, l'enquête met en évidence la volonté délibérée des vendeurs de listes d'entretenir la confusion entre leur activité et celle d'une agence immobilière, en
diffusant des annonces immobilières classiques dans des rubriques réservées aux bailleurs privés ou aux agents immobiliers, le prix de la liste étant indument qualifié d'honoraires ou de frais
d'agence.
Et bien entendu, non vérification de la réalité de la disponibilité des
logements : la plupart des biens proposés à la location ne sont plus disponibles. Du fait de l'absence d'exclusivité puisque la plupart des annonces sont récupérées dans des
journaux gratuits, alors même qu'un mandat du propriétaire est nécessaire pour diffuser une annonce.
A l’issue de cette enquête, l’UFC a choisi de déposer plainte contre 13
enseignes de marchands de listes et demande aux pouvoirs publics d'encadrer plus strictement, par une loi, l'activité des marchands de listes.
Peep Sup dénonce régulièrement depuis plusieurs années ces abus et rappelle son souhait
de voir protéger les étudiants et leurs familles, notamment en interdisant la pratique de vente de listes de logements et en plafonnant les loyers des petites surfaces, style chambres de bonnes,
tant que l’offre de logements conventionnés restera insuffisante en France.
Sur ce sujet, voir également les propositions de la peep sur le logement étudiant
http://peepsup.over-blog.com/article-logement-etudiant-les-propositions-de-la-peep-72839860.html